Les Tours de Lancy de Jean-Marc Lamunière. Ce projet est situé au sud-ouest de Genève sur la commune de Lancy. Au début des années 50, de nouvelles techniques de mise en oeuvre, dont la préfabrication lourde, font leur apparition. Jean-Marc Lamunière opte pour cette solution constructive afin de bâtir ces deux tours. C’est un pari réussi qui ouvre la voie à une nouvelle méthode efficace. Jean-Marc Lamunière nait à Rome en 1925. Il entreprend des études classiques à Genève et s'y installe ensuite définitivement avec son propre bureau. Il fait partie du groupe 11, une association de 11 jeunes architectes qui ont abordé la thématique du logement. Parallèlement à sa pratique, il enseigne le projet d’architecture et d’urbanisme à l’Université de Genève. Construites en 1961 à 1965, situées sur l’arrête sud-est du plateau du Petit-Lancy, les deux tours du chemin de la Vendée, surplombent l'Aire et le quartier industriel de la Praille avec comme toile de fond le Salève. Les Tours s’implantent sur une parcelle qui contient tout un complexe de petites villas. Les tours sont décalées l’une de l’autre de manière à ne pas avoir de vis-à-vis, et de bénéficier de la vue en tous points des tours. De telles constructions, concentrées sur un minimum de surface et sur la verticale permettent de fournir un nombre plus important de logements. Le traitement du rez-de-chaussée en pilotis assure un effet de transparence. Un socle commun a été aménagé par des terrasses adossées à la colline et par une zone de stationnement, où différentes percées maintiennent une liaison avec les zones de verdure. Ces deux immeubles résultent d’un plan d’aménagement de quartier dont le projet initial en présentait 5. Le Grand conseil où la minorité critique l’absence de logements HLM, s’inquiète de l’impact des tours dans le paysage et s’irrite d’une opération qu’elle considère comme spéculative. C’est pour cela que seules deux tours ont été réalisées. Le terrain étant morainique et donc instable, il a été préférable de procéder à une stabilisation du sol par une mise en place de pieux d’une grande profondeur. Grâce à la forte pente du terrain, l’architecte a judicieusement aménagé un socle en terrasse semi-enterré composé de studios. Il faut également relever qu’un gigantesque local entièrement enterré est prévu pour stocker une grande quantité de charbon dans le but de chauffer les deux tours. Jean-Marc Lamunière prévoyait de construire ces tours avec une structure métallique. Confronté à plusieurs problèmes liés à la dilatation du métal et également au niveau de la protection incendie, il a rapidement abandonné l’idée de l’acier. Les années 1950 avaient marqué le début de la préfabrication lourde appliquée au logement collectif en Suisse romande apparaît.L’architecte saisit immédiatement l’opportunité et les avantages liés à la préfabrication en béton. Dès lors, il développa un projet s’adaptant à cette nouvelle technique de construction.